La phase 2 de la réorganisation de la direction des politiques sociales (DPS) a été présentée en CUEP1 (à l’échelle établissement public) et en CLU2 (Île-de-France, Angers et Bordeaux). Ce cycle s’est achevé le 24 juin. Retour sur les avis défavorables de la CFDT. Temps de lecture : 2 min.
Peu d’éléments : quelques organigrammes pour « anticiper » l’organisation en quatre départements (risques, juridique et vie sociale, pilotage économique, performance opérationnelle) et de belles promesses sur la nécessité de créer « un collectif soudé ». C’est à peu près tout !
Entendons-nous bien ! La CFDT n’est pas opposée à l’ambition de standardiser des outils, des procédures afin d’obtenir, à terme, un gain de qualité et de performance pour le service public, les usagers et la satisfaction de nos mandants. Mais en l’espèce, le directeur « préfigurateur », a accouché d’une souris. Qu’il nous pardonne l’expression. La Direction du Pilotage et de l’Appui à la Performance (DPAP) avait pourtant demandé un délai supplémentaire d’un trimestre par rapport aux autres services DPS. Or son directeur « préfigurateur » avoue que « les organigrammes c’est important, mais c’est tout le reste qui compte ». Et c’est bien là le problème !
La CFDT note qu’aucune évaluation initiale des atouts ou faiblesses de l’organisation antérieure n’a été, au préalable, menée ! Quelques mantras scandent qu’il faut « harmoniser les processus », « augmenter la performance opérationnelle », mais aucune méthodologie sérieuse n’est mise en œuvre. Tout reste donc à construire et il est demandé aux représentants du personnel d’accorder un blanc-seing sur de vagues promesses…
Aucune méthodologie, certes ! Mais la CFDT note des actions néfastes : les collectifs préexistants ont été fragilisés, nos collègues ont été invités à se soumettre ou à se démettre et certains ont avoué s’être sentis humiliés ou dévalorisés. Aujourd’hui encore, alors que la date de mise en œuvre était le 1er juillet, les cadres de la nouvelle DPAP sont invités à réfléchir au périmètre de leur service / unité. Certains collègues sont dans un no man’s land : ils ont perdu leurs anciennes missions, ils ne connaissent pas encore les nouvelles… Lorsque des fiches de poste sont présentées, elles sont standardisées, sans précision réelle. Une grande fragilisation des activités et surtout des agents est à l’œuvre : de petites unités voient le jour avec des contours flous. Le multisite est brandi partout, mais sans aucun engagement sur l’équilibre des effectifs par site, à l’avenir.
La CFDT dénonce la généralisation de la flexibilité dans cette direction, annonciatrice de réductions de moyens dans le futur, sans objectifs partagés. Elle dénonce aussi la casse de tout vrai dialogue social sur des réorganisations majeures, la direction assurant le minimum. Elle se cantonne à présenter une vague feuille de route, sans rigueur, aux représentants du personnel et c’est parti !
Détail des votes en instances CUEP et CLU locaux :
En CUEP, la CFDT a voté contre ce projet.
Votes : 6 pour, 6 contre et 2 abstentions
Avis favorable : UNSA 6 voix – abstention : CFE-CGC 2 voix – Vote défavorable : CGT (1 voix), SNUP (1 voix) et CFDT (4 voix)
L’équipe CFDT EP a noté une régression du dossier présenté par rapport à la version de janvier (quid des managers en reconversion ? Par exemple). Concernant l’accroissement de la charge de travail, les risques sont forts car les petites unités ne pourront pas l’assumer dixit les collègues du terrain.
En CLU, sans consigne de vote pour les sites d’Angers, de Bordeaux et d’Île-de-France, nos analyses locales ont convergé vers un NON commun dans les 3 instances. Détails ci-dessous :
- Votes CLU Angers
pour : UNSA – abstention : CGT – absente : CFE-CGC – contre : CFDT
L’équipe CFDT locale relève des interrogations sur les effectifs, notamment ceux du juridique avec un risque de perte d’expertise. Les équipes s’inquiètent du départ des responsables juridiques (RU et RS) et de la charge du travail. Les équipes angevines juridiques sont sous-dimensionnées, au regard de l’exemple bordelais. La CFDT regrette la suppression du centre de documentation. - Votes CLU Bordeaux
abstention : UNSA et CFE-CGC – contre : CGT et CFDT
L’équipe CFDT locale relève beaucoup d’imprécisions ; sur les missions dévolues, sur des fiches de postes inexistantes ou trop standardisées, des contours flous, les effectifs, l’équilibre entre les sites de ces effectifs… Et une casse du dialogue social. - Votes CLU Île-de-France
pour : UNSA – abstention : CGT – absente : CFE-CGC – contre : CFDT
L’équipe CFDT Île-de-France relève des réformes successives trop fréquentes et augmentant la charge de travail, des difficultés inhérentes au travail généralisé en multisites, des inquiétudes sur certaines promotions et un sentiment de déclassement de certains collègues, des perturbations dues aux fins de CDP trop fréquentes et un dossier de réorganisation manquant d’études sur le volet RPS et d’ailleurs non étudié en F3SCT (Formation spécialisée en Santé, Sécurité et Conditions de Travail).
La CFDT est donc la seule organisation syndicale, à travers son analyse dans les instances locales et au niveau EP, à avoir dénoncé à la fois ce projet, dans ses aspects généraux, et dans sa mise en œuvre pratique dans les différents sites. La CFDT suivra, dans les instances, la mise en œuvre de ces projets. Ils doivent permettre une organisation du travail efficace tout en étant respectueuse des charges de travail. et permettre aux agents un bon déroulement de carrière…
1 – CUEP : Comité Unique de l’Établissement Public
2- CLU : Comité Local Unique (Angers, Bordeaux, Paris)