À la suite des articles de presse et publications internes, vous avez été nombreux à nous dire combien le changement de statut d’Olivier Sichel vous avait choqué. La CFDT n’a pas pour habitude de s’exprimer sur des situations individuelles, mais nous estimons normal de partager notre analyse sur cette situation.
1/ Garder une gouvernance CDC publique
Le recrutement d’un DGA privé est autorisé depuis la loi PACTE. Mais la voie naturelle pour les fonctionnaires qui rejoignent ce poste doit rester le détachement en CDP. Le changement de statut en cours d’exercice du poste reste excessivement surprenant, voire contestable au regard des règles de recrutement des salariés de droit privé. La généralisation de cette pratique conduirait à ce que seul le DG reste un agent public. Cela reviendrait à aligner la CDC sur les EPIC, premier pas malheureusement habituel vers la privatisation.
2/ Être exemplaire
Il est choquant qu’un cadre dirigeant bénéficie de deux mesures exceptionnelles au statut des autres personnels tant publics que privés.
- Passer de fonctionnaire ou agent public à salarié sous statut privé, ce que la DRH refuse systématiquement à tout autre agent. Pour rappel : la DRH refuse même de passer en CDI privé des CDPI qui pourtant ont été recrutés ou exercent un des métiers du décret de 1998 autorisant des contrats privés, au motif que cela réduit la part de l’emploi public à la Caisse des dépôts (sic).
- Obtenir, en tant que nouveau salarié de droit privé, une indemnité de départ plus favorable et s’ajoutant à celle de la convention collective. C’est le fameux « golden parachute » qui défraie la chronique.
3/ Rester cohérent
Le changement de statut augmente le coût pour la CDC :
- Dès 2024 en accroissant les cotisations patronales de retraite ;
- À terme en mettant à la charge de la CDC une indemnité de départ hors normes.
C’est insupportable quand la Direction prend des mesures budgétaires pour réduire la masse salariale en se séparant de collègues détachés, CDP… et invoque la contrainte budgétaire pour ne pas reconduire la prime de partage de la valeur.
La CFDT déplore et conteste cette pratique du « deux poids, deux mesures ». Elle considère que la Direction générale se discrédite et perd le droit d’invoquer désormais son engagement pour maintenir l’équilibre public / privé ou d’invoquer la contrainte budgétaire pour refuser des mesures favorables aux personnels.
Que M. Sichel demande ce changement de statut par intérêt personnel n’est pas le signe d’une morale exemplaire. Mais qu’Éric Lombard l’accepte, c’est une erreur inexcusable en termes d’intérêt de notre institution à tous égards.
La question dépasse le champ d’une mesure individuelle inopportune et contestable. Il en va du maintien du statut de notre Caisse des dépôts, institution et groupe public d’intérêt général.